L’arthrose chez nos compagnons

L’arthrose chez nos compagnons

Ah, l’arthrose… Ce mot qui sonne comme une mauvaise chanson de l’hiver, mais que l’on entend pourtant toute l’année en consultation. Si votre chien hésite à sauter dans la voiture ou si votre chat ne grimpe plus sur le canapé comme avant, ce n’est pas (toujours) qu’il boude. Il a peut-être mal. Et souvent, c’est l’arthrose qui frappe à la porte des articulations.

Qu’est-ce que l’arthrose exactement ?

L’arthrose est une maladie dégénérative des articulations. En clair, le cartilage — cette belle matière souple qui recouvre les os pour qu’ils glissent en douceur — commence à s’user. Et quand le cartilage s’effrite, les os frottent, les articulations s’enflamment, et la douleur s’installe. C’est un peu comme si vos articulations portaient des chaussettes trouées : ça glisse moins bien, et ça fait mal.

Pourquoi mon animal est-il touché ?

Certains facteurs augmentent les risques. L’âge, bien sûr — comme chez nous, les articulations fatiguent avec le temps. Mais ce n’est pas tout. Le surpoids joue un rôle majeur : plus il y a de kilos à porter, plus les articulations souffrent. De plus, le tissus graisseux génère des signaux proinflammatoires délétaires.  Certaines races sont aussi plus prédisposées (on pense par exemple au Labrador, au Berger Allemand, ou au Maine Coon chez les chats). Des anomalies de croissance (dysplasie, luxations…) ou des traumatismes anciens peuvent également ouvrir la voie à l’arthrose.

Comment savoir si mon animal souffre ?

Chez le chien, on observe souvent une boiterie au lever, une difficulté à monter les escaliers, une baisse d’enthousiasme pour les balades ou les jeux. Chez le chat, c’est plus subtil : il dort plus, saute moins, se cache parfois, ou devient irritable, fait moins sa toilette. Il ne vous le dira pas, mais il vous le montrera à sa manière.

Et on peut faire quelque chose ?

1. La gestion du poids

C’est LE traitement de fond, surtout chez les chiens. Chaque kilo en trop, c’est une surcharge sur les articulations. Une perte de poids bien menée peut parfois suffire à faire disparaître les signes cliniques légers. Et un animal mince, c’est un animal qui bouge mieux, et qui vit plus longtemps.

2. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Ils sont très efficaces pour soulager la douleur et réduire l’inflammation. On les utilise en cure ou parfois au long cours, selon le cas. Bien sûr, ils nécessitent une prescription vétérinaire, un suivi adapté et une surveillance des fonctions rénales et hépatiques chez les animaux âgés.

3. Les chondroprotecteurs

Ce sont des compléments alimentaires qui soutiennent le cartilage (souvent à base de glucosamine, chondroïtine, acides gras oméga-3, etc.). Ils n’agissent pas immédiatement mais participent, sur le long terme, à améliorer la santé articulaire. Ils sont souvent très bien tolérés et peuvent être donnés toute la vie.

4. Les anticorps monoclonaux. 

Ce sont des injections sous-cutanées réalisées par les vétérinaires pour soulager la douleur arthrosique. Les anticorps bloquent les signaux douloureux impliqués et soulagent les animaux rapidement. Il existe une version chien et une version chat.

5. La phytothérapie et les médecines complémentaires

Certaines plantes (comme le curcuma, l’harpagophytum ou la reine-des-prés) ont des propriétés anti-inflammatoires intéressantes. Elles ne remplacent pas les AINS mais peuvent les compléter, en particulier chez les animaux sensibles. Parlez-en avec votre vétérinaire : naturel ne veut pas dire sans danger.

6. La physiothérapie / rééducation fonctionnelle

C’est un excellent complément : exercices doux, tapis roulant immergé, massages, étirements, stimulations électriques… Ces techniques aident à préserver la mobilité, renforcer les muscles et soulager la douleur. 

7. Le confort au quotidien

Adaptez l’environnement : couchage épais et moelleux, rampes pour accéder au canapé ou à la voiture, gamelles surélevées, surfaces antidérapantes. Moins d’obstacles = plus d’envie de bouger.

8. Et parfois, la chirurgie

Dans certains cas (dysplasie sévère, arthrose avancée d’une articulation spécifique), une intervention chirurgicale peut être indiquée : prothèse, arthrodèse, ou dénervation. Cela dépend du contexte, de l’âge de l’animal, et de son état général.

En résumé…

L’arthrose n’est pas une fatalité. Elle fait partie du vieillissement, oui, mais elle ne doit pas rimer avec souffrance. Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour accompagner nos compagnons, avec douceur et efficacité. Et n’oubliez jamais : un animal qui bouge, c’est un animal qui vit. Alors, soyons à l’écoute… même quand ils ne peuvent pas parler.

Il existe plusieurs douleurs arthrosiques. La prise en charge est souvent multimodale et à adapter à chaque animal!